Plus qu’une évocation des gens « normaux » dans leur lieu de vie, célébrant le quotidien et le banal, Alfredo offre une fenêtre sur l’invisible, l’indicible, l’impalpable, à travers des oeuvres profondément humanistes.
On commence à se demander si les gens « normaux » sont finalement si ordinaires que ça et si la notion même de « normalité » n’est pas par essence une utopie, visant à nous rassurer face au chaos vers lequel notre condition de mortels nous mène inéluctablement. Avec maestria, Alfredo Lopez, artiste magicien du temps, de l’espace et de la couleur, nous entraîne petit à petit dans des mondes parallèles, où tout du réel ou presque se met progressivement à disparaître pour nous révéler une autre réalité moins avouable. En véritable passe-muraille, le spectateur se promène entre réalité et fantasme, entre rêve de bonheur et déchirement irrémédiable.
Alfredo Lopez se plonge avec un infatigable optimisme et beaucoup d’humour dans notre quotidien d’hommes, de femmes et d’animaux domestiques, tout en ajoutant une dose d’ambivalence dans chacune des scènes. Car pour l’artiste finalement, tout est dans le regard que l’on pose sur les choses, le fameux verre à moitié vide ou à moitié plein. Isabelle Verne, curatrice Il aime ce segment du temps qu'est la vie, avec ses continuités et répétitions, ses extrémités. Ses personnages sont les héros d’une mythologie contemporaine, qui laisse entendre que nous sommes une accumulation de petits actes sans importance : profitons, il n’en restera pas grand chose. Le dessin est le système cardiovasculaire, ses formes sont construitse et mentale s: pas de place pour l’improvisation. Il travaille ses oeuvres en totalité, comme un objet industriel.
Un travail rigoureux, presque austère pour donner des formes et des couleurs généreuses, légères, vivantes. Aujourd’hui la carrière d’Alfredo Lopez prend une tournure internationale. Par ailleurs, il collabore avec diverses entreprises et organismes. Florence Wagner (Galerie Wagner)